Pète un coup

Voilà mes vœux pour toi (et moi) cette année. Ça te plait ? Laisse-moi t’en dire plus sur cette pratique de lâcher-prise délicatement libératrice.

Si tu as déjà assisté à une retraite de méditation, tu as sans doute constaté un étrange phénomène. On dirait que tous les repas végétariens, préparés avec soin, te mènent à une et une seule pratique. Je l’ai délicatement nommée « flatulences en pleine conscience ». Oignons, haricots rouges, flageolets, pois chiches et chou qui agrémentent chaque assiette végétarienne ne te laisseront pas longtemps le choix. A un moment ou à un autre de la retraite, il faudra bien péter un coup. Sous peine d’exploser de l’intérieur.

Au fil des année, cette métaphore hautement subtile m’est apparue utile pour la vie comme pour la méditation.

Cette pratique aurait aussi pu s’appeler « L’art de libérer les pressions et les tensions qui nous tiraillent de l’intérieur » ou « Comment trouver le nécessaire relâchement qui mène au soulagement » ou encore « Cultiver le lâcher-prise quand on est dans le contrôle». Mais je trouvais ça plus long et moins marrant que ce délicat mantra « Pète un coup » qui m’aide personnellement depuis longtemps.

Oui car vois-tu, si tu ne me connais pas encore, avant d’enseigner la méditation, je dois t’avouer que j’ai gagné pendant de nombreuses années les Jeux Olympiques des Control Freak et des Crispés Chroniques. De façon ingénieuse, j’ai développé toutes les techniques possibles et imaginables pour me mettre en tension. Sans relâche. Experte du coup de pression, j’ai même réussi à utiliser la méditation pour parfaire ma méthode et me stresser un peu plus encore.

Ça a vraiment bien marché. Au royaume des tendus du slip, j’étais la reine.

Et puis un jour, après un certain temps de pratique de la méditation, j’ai un peu mieux compris ce que j’appelle l’art de péter un coup. L’art d’arrêter de me coller la pression. L’art de m’attendrir. L’art de moins me prendre au sérieux. L’art de dénouer mes tensions. L’art de lâcher-prise, en fait.

Sauf que ce terme-là, je l’avais en horreur. Je le trouvais galvaudé de chez galvaudé. Voilà, pour que tu comprennes l’ampleur de ma réticence, un extrait de mon dernier livre « Pas Sage ! ».

« Le lâcher-prise, on en parle souvent dans la méditation. Encore un de ces termes qui a eu le don de me mettre en boule. Moi, c’est simple, plus on me demande de lâcher-prise, moins je lâche. Mon esprit est un as de la contradiction. Doublé d’une tendance pit-bull. Lâcher-prise ? Et puis quoi encore ! No way, je ne lâcherai rien. Sinon tout fout le camp. Votre concept, là, il ressemble à un mix entre abandon, passivité et résignation. C’est presque de la désertion. Donc quoi, on arrête de se battre? De mettre toute notre énergie et notre volonté pour agir, résoudre les problèmes et atteindre nos buts ? Lâcher-prise, ça dit bien son nom, c’est un truc de lâche. Très peu pour moi. La blague, c’est qu’ensuite, faisant confiance à mes enseignants, j’ai eu envie de tenter l’expérience de ce lâcher-prise. Il n’y a que les c… ochons qui ne changent pas d’avis. J’ai donc commencé à me mettre la pression pour… lâcher-prise. Le comble. Allez Marianne, lâche… Lâche. MAIS LACHE ENFIN !!!!!!Je peux vous le dire, ça ne marche pas.»

Voilà. Le lâcher-prise, c’était pas gagné.

Et puis la méditation et la vie se sont chargées de m’aider à en comprendre le sens plus profond. En l’expérimentant pleinement dans ma chair, plutôt qu’en essayant de l’appréhender intellectuellement (souffrant d’une tendance forte au scepticisme, la plupart des concepts spirituels me paraissent fumeux et creux tant que je ne les vis pas moi-même). En créant les conditions favorables à ce mouvement libérateur plutôt qu’en forçant le passage. En arrêtant déjà de me créer toutes sortes de crispations, attentes, tensions pour trouver l’amour, la sérénité et la joie que je cherchais. Et qui, évidemment, devant cette tendance à me coller la pression même dans la méditation, ne cessaient de m’échapper.

Parce que j’ai été (et suis encore parfois) une grande experte du NON-lâcher-prise, je me permets aujourd’hui de  t’écrire. Bien que transmettre la méditation soit devenu mon « métier », je ne prétends détenir aucune vérité universelle. Je tiens seulement à te partager mon expérience et les pratiques qui m’aident. Elles proviennent des enseignements que j’ai reçus pendant mes 8 dernières années de méditation, de la compréhension que j’en ai au travers de mon vécu de méditante et d’enseignante, ainsi que des témoignages des participants aux stages de méditation que j’anime. Pour les aider à péter un coup, chou-fleur et pois chiches à chaque repas ne suffisent pas. Le lâcher-prise est un art, une posture, une pratique qui se réitère à l’infini. Pour eux comme pour moi.

Cette pratique n’est pas une pilule magique. Je ne vais pas te mentir.  Apprendre à péter un coup, quand on est habitué à vivre au royaume des tendus du slip, ça ne se fait pas en un jour. Comme je dis souvent : va donc plutôt te boire un petit verre entre amis tu veux te détendre rapidement. Mais si tu cherches un apaisement plus profond et plus pérenne, c’est un entrainement qui demande de la patience et de la persévérance. L’aventure d’une vie. Un long chemin parsemé d’obstacles.

Le truc c’est je n’en connais pas de plus beau ni de plus transformateur. Alors si tu as envie d’apprendre à péter un coup et de découvrir l’art de lâcher-prise grâce à la méditation, allons marcher ensemble sur ce chemin hautement…libérateur.

* Tu viens de lire le titre et l’intro de mon prochain livre 😊 Mets un émoticone «vent » ou un commentaire si ça te plaît.

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*Merci à the Idealist pour son extraordinaire visuel…ça pète !

* Encore tous mes vœux et n’oublie pas de manger des flageolets, c’est bon pour la santé.

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