Entre hippie et zombie?

 

J adore Goa. Goa rime avec Playa, Fiesta India et Yoga. Pour ceux qui me connaissent, c’est donc le cocktail ultime. Sur le papier en tout cas.
J’ai ici des souvenirs disons…hauts en couleur. Rien qu’à y repenser, mes yeux pétillent de rire. Mais comme ma mère lit ce blog avec assiduité, vous comprendrez que je ne puisse tout raconter. Imaginez, et multipliez par 10, cela devrait vous donner une bonne idée.

(Spéciale dédicace à mes complices de Paradise Beach et de Full Power qui se reconnaîtront: vous m’avez fait perdre quelques années d’espérance de Vie/Vous m’avez fait découvrir la Vie.)

Anyway. Je me suis récemment demandé si vivre à Goa n était pas une option. Après tout, il ya tout ce que j aime à Goa…Tout? Hum.

Oui, si on est branché Hippie. Ou alors, Zombie. Les 2 principales Catégories Socio-Professionnelles de Goa. Et à bien y réfléchir, je ne suis pas sure d’adhérer ni à l une ni à l autre.

Attention la suite de ce texte va fourmiller de clichés et de jugements à l emporte-pièce. « Pas bien » crie la voix de Madame Méditation dans ma tête, « Tu es censée aimer tout le monde, vivre dans le non-jugement et la bienveillance ». Euh, oui. Soit. Après ce texte j essaierai 😉 Promis.

Le Hippie, donc, est un phénomène classique ici. Et il m’agaaaace.
Dans les années 60, les plages paradisiaques de Goa furent envahies. Et j aurais à cette époque sûrement adoré faire partie du mouvement. Mais le hippie à retardement, version 3ème millénaire, ça sent un peu le souffre. Ou pour le dire plus poliment, ça manque d’authenticité.
Qu’on ne se méprenne pas, j adhère aux valeurs du hippie, à son idéal, à sa quête. J adhère même à son style vestimentaire, fleurs dans les cheveux, plumes et sarouels me vont à ravir.
Mais … Cette manie de marcher aussi lentement et aériennement que Jésus sur l’eau (c est comme ça que je l imagine :), cette voix doucereuse, ce sourire béat et cool en TOUTE circonstance, c’est air de planer et d’avoir tout compris, ce regard mi-compatissant/ uber-condescendant quand quelqu un boit une vodka ou mange un steak, ces plans drague à 2 balles « Je ne suis qu Amour et nous ne faisons qu’1 », ce simulacre de spiritualité…

Ça, pardonne-moi cher Hippie, je peux pas 🙂

Donne-moi du relief, du jus, des failles. Enerve-toi, cours, jure…au moins hausse la voix !!!! S’il te plaît. Arrête de donner raison à tous les clichés-perchés que les gens ont sur la spiritualité. Bref, je t aime bien, mais Tu me donnes beaucoup de travail.
Passons maintenant au Zombie.
Le zombie est finalement moins irritant, presque attendrissant. Il ne fait pas semblant, lui. Il est là pour se défoncer dans des raves party qui n en sont plus,et il ne se rate pas. Il dit qu il veut s amuser, j entends qu’il veut oublier, pour une nuit, la réalité, la douleur d’être humain, la difficulté que nous avons tous à vivre cette vie. Il est prêt pour ça à absorber une dose quasi létale de substance illégale, puis à se faire exploser les tympans sur une musique sans âme. Un certain sens du sacrifice ? Un sado-masochisme ? Ou peut être simplement un CATASTROPHIQUE manque de goût musical. Oui c est peut être ça le reproche principal que je ferais au Zombie, sa musique, sans joie, qui a envahi les fêtes pendant lesquelles j aimerais pouvoir danser de tout mon cœur.
Ça, et puis… Ses yeux au petit matin. Vides, creux, absents. Sans âme, donc. Zombie. Ses yeux qui ont abandonné. Qui me rappellent ce à quoi j aurais pu ressembler, moi aussi, si je n avais pas eu la chance de découvrir la méditation. Et qui m’avertissent que le risque d une vie de gentil mort-vivant est toujours là.

Bref, maman, ce beau laïus pour te dire ne t inquiète pas, c est pas demain que je m installe à Goa. Même si à dire vrai, je les chéris mes hippies-zombies 🙂

 

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