Lettre à Burning Man

Cher Burning Man,
Ceci est une Déclaration d’Amour. A Toi. À l Etre Humain. Et puis à Caro, Paupau et Féfé avec qui je t’ai rencontré et sans qui ça n’aurait pas été pareil.
Il est des aventures qui dépassent nos attentes, nos rêves et nos limites, qui pulvérisent nos croyances et nos habitudes, qui ouvrent nos cœurs et nos esprits à d’autres réalités, et dont on ressort différent. Tu es de celles-là.

Je suis une enfant gâtée, voire même bénie…Je me targue parfois d’avoir fait le tour du monde, de sortir des sentiers battus, d’explorer les mystères de la conscience, de passer des semaines en retraite silencieuse de méditation, de célébrer la vie en long en large et en travers.

On m’avait dit, tu vas voir, c’est une « life changing experience ». Et moi, c’est pas pour te snobber Burning Man, mais je me demandais bien comment un festival de nudistes drogués qui dansent dans le désert du Nevada allait pouvoir impacter ma vie en profondeur. Je venais te voir pour le fun, la nouveauté, la créativité, et ça me semblait déjà pas mal.

Mais toi, TOI…Il faudrait inventer des mots pour te raconter.

Tant de magie, de folie, de poésie…pour une rencontre avec l’Homme tel qu’il est au plus proche de lui-même : libre, aimant, créatif, généreux, joyeux, fou. Nu. Une semaine sans dormir, les yeux éblouis, comme un goût de premier matin du monde.

Un monde où il n’y aurait plus de  règles, plus de jugements, plus de peur, plus d’agenda, plus d’argent, plus d’attentes…

Un monde où les sirènes dansent avec les dragons, où l’on médite au temple avant d’aller chanter au karaoké puis faire du roller-disco, où les pyramides brûlent au lever du soleil, où les anciens de Woodstock apprennent le blues aux clubbers électro, où les tempêtes de sable vous font perdre vos derniers repères…Un monde où la réalité devient conte de fées, où chaque rencontre fait Sens, où l’Art, le Sacré, la Fête et la Nature se rejoignent, où le Don est la norme, où le Temps se conjugue au Présent.

Un monde où les banquiers, les chamanes, les rastas et les jet-setteurs se tiennent la main en rigolant. Un monde où l’on n’a plus de nom, plus de montre, plus de carte de visite, plus de métier, plus de passé…à en oublier qui on est, pour enfin se rencontrer.

Cher Burning Man, cette semaine dans le désert, grâce à toi j’ai retrouvé mon âme d’enfant. J’ai vu exploser en moi, et autour de moi, l’envie de rire, de croire, de célébrer, de créer.   Non-Stop. J’ai revécu cette plénitude qui était la mienne quand je passais des heures à jouer dans un bac à sable sans rien attendre d’autre de la vie que ce moment déjà parfait. Je me suis rappelée comme c’était facile alors de faire confiance au monde et d’aller à sa rencontre les yeux pétillants de joie et de curiosité. Oui cette semaine, toi et ton désert, vous avez été le plus beau des bacs à sable pour tous les enfants ivres de liberté que nous sommes.

Certains trouvent de quoi te critiquer, et disent que tu n’es qu’une hallucination sous acide, une utopie éphémère. Peut-être. Dans ce cas je suis prête à mettre du LSD dans mon bol de cornflakes tous les matins.

Pour d’autres, tu es juste une bulle qui permet d’évacuer les frustrations de la vie quotidienne. Ils appellent ça le « default-world ».

Pour moi, Burning Man, tu n’es pas une parenthèse irréelle, mais bien une confirmation.  Confirmation d’une réalité qui nous dépasse, faite de mystère et de beauté. Confirmation que, même si parfois j’en bave dans cette vie,  j’en suis fondamentalement éprise. Comme tous les autres Hommes et Femmes qui « brûlent » chaque année avec Toi dans le désert…et en reviennent recouverts de poussière d’étoiles.

PS : Je précise, cher Burning Man, je ne prends pas de « substances illicites ». Jamais. Je me drogue uniquement au kiff. Aussi perchés que ces mots puissent paraître, je les ai vécus puis écrits en pleine conscience, comme on dit.

 

PS 2 : Voilà une petite vidéo de notre aventure. Les images parlent mieux que les longs discours (ne flippe pas Maman 🙂  https://vimeo.com/199738408

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